mardi 13 septembre 2011

Revenir

Un temps ailleurs. Absence de sa ville, absence de soi-même.
Descendre de l’air, toucher la terre.
Reprendre le cours de la brise et monter dans une taxi.
La nuit est là, la ville indistincte qui défile est identique et changeante.
Les détails indéfinis hantent les souvenirs tangibles.
Dire son retour à l’homme qui conduit et dit son désir de fuite vers l’exotisme. Invente-t-il ? Mais n’importe son rêve, mon corps reprend possession en la nuit de sa ville.
Sa voix s’effiloche quand nous passons la masse sombre des bâtiments du port, le bois puis la Charité et bientôt...

Descendre du taxi, poser le pied sur ce trottoir cent fois foulé à ce carrefour mille fois traversé.
Halte indispensable avant l’arrivée définitive. Il faut récupérer la clé oubliée. Se faire comprendre dans une langue toujours présente à l’esprit mais que la langue n’a plus pratiquée depuis un temps qui semble s’étendre.
La clé en main s’engouffrer dans le taxi. A nouveau. Parcourir les quelques centaines de mètres, qui vite se restreignent en quelques dizaines.

Alourdie du bagage d’un été, parvenir au nid. Ouvrir la porte. Tout est là mais
différent.
Recenser ces différences. Parcourir chaque pièce avant que le sommeil ne tombe.


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