J'aime les magasins magiques. Ce sont des magasins où l'on est pas obligé d'acheter pour repartir avec ce dont a besoin. Parfois on a juste payé avec un peu de temps. Parfois, on a juste laissé des objets dont on n'a pas besoin qui feront le bonheur de ceux qui passeront après.
Je déteste les supermarchés, avec un choix si important de denrées qu'on ne pourra pas s'offrir. Avec son ratio remarquable de chômeurs, comment Berlin fait-il pour s'offrir autant de grandes chaînes et comment font-elles pour de ne pas produire plus de sans emploi ?
J'aimerais qu'il existe un magasin qui proposerait le nécessaire pour un individu moyen. Non pas quinze ou vingt sortes de yaourts, mais deux. Pour la première, ce ne serait que des yaourts natures, simples, peu onéreux, mais à la qualité certaine. Au client de rajouter sa confiture, ses fruits, ses pépites de chocolat ou son müesli. A chaque repas, il créerait sa propre recette. Pour la seconde, ce serait une seule sorte de yaourts fabriqués dans la région (dans un rayon inférieur à cinquante kilomètres), vendus en emballage réutilisable, consigné que le client ramènenait lors des achats suivants. Ce rayon de cinquante kilomètres développerait l'industrie agro-alimentaire de petite échelle de la région, diminuerait la pollution générée par l'importation de produits. La première catégorie participerait à l'élaboration d'échanges commerciaux à une plus grande échelle. Les deux types de produits permettraient de proposer une marchandise peu chère.
Le propriétaire du magasin serait un homme heureux. Il serait en contact avec des producteurs, non simplement avec des centrales d'achat, plaques tournantes d'humains et d'objets. Il créerait directement des emplois.
Ses employés seraient aussi heureux. Ils auraient du temps pour prendre soin des clients, connaître leurs habitudes, les conseillers.
Le client serait aussi une personne heureuse. Il ne serait plus l'individu x ou y, répertorié dans la catégorie : « achète des yaourts, des couches et du liquide de refroidissement ». Non. Il serait Monsieur Dupont ou Madame Dupuis qui sourit en saluant et qui vient tous les mardis. Mais qui n'était pas là la semaine dernière. « Etiez-vous malade ou bien en vacances ?
Ni l'un ni l'autre, je vous avais fait une infidélité, mais me voici de nouveau. J'aime venir ici. »
Le client serait heureux ; il ne perdrait plus de temps à choisir son yaourt, ce temps si précieux qu'il réserverait à des activités plus enrichissantes. Le clients serait heureux, il ne serait plus frustré chaque semaine par tous ces produits censé le définir.
Bien sûr, il ne trouverait pas tout dans cette boutique. Bien sûr, il ne pourrait pas tout s'offrir. Mais il serait acteur de son magasin. Il pourrait demander tel type de produit. Il ramènerait ses emballages et participerait à préserver l'environnement pour ses enfants, ses neveux et nièces, les enfants de l'école du quartier. Il serait responsable du monde qu'à chaque instant il créerait. Il y aurait sa place active.
Peut-il y avoir du bonheur dans un magasin ? Le tableau semble idyllique et naïf. Mais de quoi a-t-on besoin réellement ? N'est-ce pas déjà cette question, la première étape à la félicité ? Ces affiches vantant la satisfaction d'acheter des denrées qu'on ne peut s'offrir à moins de s'endetter ne bradent-elles pas le bonheur ?
Je déteste les supermarchés, avec un choix si important de denrées qu'on ne pourra pas s'offrir. Avec son ratio remarquable de chômeurs, comment Berlin fait-il pour s'offrir autant de grandes chaînes et comment font-elles pour de ne pas produire plus de sans emploi ?
J'aimerais qu'il existe un magasin qui proposerait le nécessaire pour un individu moyen. Non pas quinze ou vingt sortes de yaourts, mais deux. Pour la première, ce ne serait que des yaourts natures, simples, peu onéreux, mais à la qualité certaine. Au client de rajouter sa confiture, ses fruits, ses pépites de chocolat ou son müesli. A chaque repas, il créerait sa propre recette. Pour la seconde, ce serait une seule sorte de yaourts fabriqués dans la région (dans un rayon inférieur à cinquante kilomètres), vendus en emballage réutilisable, consigné que le client ramènenait lors des achats suivants. Ce rayon de cinquante kilomètres développerait l'industrie agro-alimentaire de petite échelle de la région, diminuerait la pollution générée par l'importation de produits. La première catégorie participerait à l'élaboration d'échanges commerciaux à une plus grande échelle. Les deux types de produits permettraient de proposer une marchandise peu chère.
Le propriétaire du magasin serait un homme heureux. Il serait en contact avec des producteurs, non simplement avec des centrales d'achat, plaques tournantes d'humains et d'objets. Il créerait directement des emplois.
Ses employés seraient aussi heureux. Ils auraient du temps pour prendre soin des clients, connaître leurs habitudes, les conseillers.
Le client serait aussi une personne heureuse. Il ne serait plus l'individu x ou y, répertorié dans la catégorie : « achète des yaourts, des couches et du liquide de refroidissement ». Non. Il serait Monsieur Dupont ou Madame Dupuis qui sourit en saluant et qui vient tous les mardis. Mais qui n'était pas là la semaine dernière. « Etiez-vous malade ou bien en vacances ?
Ni l'un ni l'autre, je vous avais fait une infidélité, mais me voici de nouveau. J'aime venir ici. »
Le client serait heureux ; il ne perdrait plus de temps à choisir son yaourt, ce temps si précieux qu'il réserverait à des activités plus enrichissantes. Le clients serait heureux, il ne serait plus frustré chaque semaine par tous ces produits censé le définir.
Bien sûr, il ne trouverait pas tout dans cette boutique. Bien sûr, il ne pourrait pas tout s'offrir. Mais il serait acteur de son magasin. Il pourrait demander tel type de produit. Il ramènerait ses emballages et participerait à préserver l'environnement pour ses enfants, ses neveux et nièces, les enfants de l'école du quartier. Il serait responsable du monde qu'à chaque instant il créerait. Il y aurait sa place active.
Peut-il y avoir du bonheur dans un magasin ? Le tableau semble idyllique et naïf. Mais de quoi a-t-on besoin réellement ? N'est-ce pas déjà cette question, la première étape à la félicité ? Ces affiches vantant la satisfaction d'acheter des denrées qu'on ne peut s'offrir à moins de s'endetter ne bradent-elles pas le bonheur ?
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humhum, tu es allée au Schenkladen dernierement...
RépondreSupprimerEt non : ça fait un petit moment que je n'y suis pas allée, malheureusement...
RépondreSupprimerJoyeux Noel !!
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