mardi 13 juillet 2010

Et lux fiat.

Dans une rue de Prenzlauerberg. Ils sont deux, elle et lui. Ils ont posé un appareil photo.

Maintenant ils attendent.

Passent des inconnus qui ne voient pas. C'est le soir qui tombe. Le jour résiste.
Les serveurs du restaurant mangent.
Passent des inconnus qui voient et regardent. L'objectif est fixé sur la lampe. Ils regardent ceux qui attendent puis poursuivent leur route.

Ils attendent toujours. Ils s'ennuient.

Le soir tombe mais lentement comme un ralenti encore ralenti. Très long.

Ils attendent donc. Le vent agite les feuilles des arbres. Les serveurs ont fini leur repas. Arrivent les clients.

Elle part, lui reste. Et le pied. Et l'appareil photo. Et le jour résiste. Et le soir tombe ou plutôt, il fait mine de tomber, coquettement.

Passent toujours des inconnus. Certains regardent, d'autres non.
Le vent, toujours, remue les feuilles de l'arbre, à côté de la lampe, qui ne se meut pas.

Elle revient tenant deux sacs. Un pour chacun. Ils mangent. A même la rue. Dans le soir qui ne tombe pas.
Elle a fini.
Elle attend.
Le soir a dû tomber, une horloge murale s'éclaire.
Il pose son repas sur le sol.
Il s'approche de l'appareil.
20h58.
Et fiat lux. Et il fait nuit.




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